Appel à communication – Les miroirs de la pourpre. Les écrits relatifs à l’ethos et aux devoirs des cardinaux (XIe-XXe siècle)

Le 22 décembre 2014, le pape François prononçait un discours devant les cardinaux qui a eu un grand retentissement notamment dans le Sacré Collège. Il y énumérait les quinze maladies qui guettent le corps de la Curie romaine (le fonctionnarisme, la médisance, l’indifférence aux autres, l’accumulation, etc.) et qui seraient particulièrement susceptibles de toucher les sénateurs de l’Église. Un an plus tard, il constatait, dans un second discours, que certaines de ces maladies s’étaient manifestées au cours de l’année écoulée et il énonçait douze remèdes ou « antibiotiques » capables à ses yeux de les prévenir ou de les guérir.
Malgré la forte volonté réformatrice qui anime alors le pape François et qu’il revendique d’ailleurs explicitement, ces deux discours s’inscrivent dans une tradition séculaire de l’Église.
Cette dernière s’interroge, au moins depuis le XIe siècle, sur le comportement que devraient adopter les membres du Sacré Collège : que doit faire un cardinal, que ne doit-il pas faire et, plus profondément, qu’est-ce qu’un cardinal et que n’est-il pas ? Les réponses à apporter à ces questions sont d’autant moins évidentes que l’existence des cardinaux est relativement récente à l’échelle du temps ecclésial et que leur raison d’être – au contraire de celle du pape, des évêques ou des prêtres – ne repose pas, au moins dans ses premiers temps, sur une justification d’ordre évangélique. C’est seulement au Moyen Âge central que les titulaires de la pourpre prennent une importance croissante dans la hiérarchie de l’Église, en particulier lorsque la bulle In nomine Domini de 1059 confie la mission aux cardinaux-évêques d’élire les souverains pontifes. Ce rôle est élargi à l’occasion de l’élection d’Innocent II, en 1130, aux cardinaux-prêtres et aux cardinaux-diacres. Le statut de la dignité cardinalice n’est défini que très progressivement, notamment au travers des règles fixées pour le conclave lors du troisième concile de Latran (1179) et du deuxième concile de Lyon (1274).
Les porporati acquièrent par ce biais une nouvelle dimension ecclésiologique et politique. La nécessité de légitimer ces évolutions et de donner un cadre normatif à leur action apparaît alors comme indispensable. De nombreux écrits tentent donc, dès le Moyen Âge central, de dresser un canevas général sur lequel inscrire les fonctions et les missions des cardinaux, en évolution constante, et de justifier leur position au sein de l’Église. Les auteurs et la nature de ces écrits sont fort divers : les décrets conciliaires, les lettres pontificales, les recueils de droit canonique ou la correspondance des prélats peuvent être évoqués à titre d’exemple.
Toutefois, le genre qui semble le plus correspondre à cet emploi est sans aucun doute celui de la trattatistica qui se développe, pour le cardinal comme pour d’autres figures, à la fin du Moyen Âge et à l’Époque moderne, mais qui peut également être rapprochée de la tradition des miroirs des princes. Ces traités tentent alors d’établir un vade-mecum du bon cardinal. Le plus connu d’entre eux est le De cardinalatu de Paolo Cortesi, édité en 1510, et qui a souvent été mis en parallèle avec Le livre du courtisan de Baldassare Castiglione. De nombreuses études lui ont été consacrées, alors même que sa diffusion et ses effets ont été modestes. Cette focalisation a parfois conduit les historiens à délaisser les nombreux autres traités dédiés aux porteurs de la barrette et à sous estimer la typologie très variée des sources ayant trait à ces questions. Outre les traités, des dialogues, des ouvrages d’histoire, de la correspondance, des articles de Presse, des biographies à caractère plus ou moins hagiographiques, des oraisons funèbres et bien d’autres types de sources s’interrogent sur l’ethos des cardinaux.
À côté de ces textes nombreux et divers, il en existe d’autres qui, au contraire, remettent en cause de manière plus ou moins virulente le cardinalat. Ces écrits se développent particulièrement dans des périodes de crises ou de remises en question de l’Église. Les critiques adressées aux membres du Sacré Collège émanent le plus souvent de l’extérieur de l’Église, celles des réformateurs protestants en donnent un exemple, mais elles peuvent aussi être formulées en son sein, comme l’illustrent certaines voix qui s’élèvent de ses rangs au moment du concile Vatican II (1962-1965). Les cardinaux et le Sacré Collège ont fait l’objet de travaux anciens que l’historiographie est venue renouveler ces vingt dernières années. Les biographies de cardinaux ont continué d’apporter leur moisson de découvertes tandis que des études prosopographiques se sont intéressées au groupe constitué par les cardinaux. Il est ainsi possible d’observer les évolutions des cohortes cardinalices au fil des âges. Plusieurs colloques ont pris cette figure pour objet, invitant notamment à écrire une histoire des cardinaux qui ne se contenterait pas d’aborder tel ou tel aspect de leur existence, avec un accent particulier placé sur leur mécénat, mais de restituer leurs actions dans leur dimension politique et sociale.
Aborder les cardinaux et le cardinalat à partir des réflexions normatives sur leur nature et leur déontologie présente l’intérêt de participer au renouvellement historiographique en cours sur ces acteurs majeurs en déplaçant la focale sur un aspect de leur histoire méconnu et délaissé par les études. En effet, à part quelques textes de circonstance, à l’instar de celui de David S. Chambers dans le volume A Companion to Early Modern Cardinal, ou d’enquêtes ponctuelles, à commencer par celles sur le De cardinalatu de Cortesi, la réflexion théorique et normative sur les cardinaux reste à analyser. Pourtant, la mise en résonnance de ces textes permet de dégager une réflexion d’ensemble évoluant dans le temps et d’oeuvrer dans la direction qu’indiquait Étienne Fouilloux, lorsqu’il appelait en 2015 à passer du « singulier au pluriel » dans un article consacré aux nouvelles approches de l’histoire des cardinaux. Ce colloque entend donc s’intéresser aux écrits relatifs aux cardinaux et à leurs comportements sur le temps long. Une première démarche consiste à privilégier l’étude stricto sensu des traités sur le cardinalat et les cardinaux. Les approches transversales de ces textes théoriques et normatifs, constituant un genre en soi, sont à privilégier. L’objectif n’est pas de proposer une galerie de portraits d’auteurs et de textes consacrés à la pourpre, même si certains d’entre eux méritent d’être envisagés sous une nouvelle lumière, mais d’offrir une vue d’ensemble de ces textes, propre à une période, à une aire géographique ou encore à un sujet particulier.
Une seconde façon d’aborder le sujet est de s’intéresser à d’autres genres s’interrogeant sur la nature et les fonctions du cardinal. En sortant des traités du type De cardinalatu, l’enquête entend, tout d’abord, établir une typologie susceptible d’accueillir cette réflexion. Il s’agit, ensuite, d’observer les temporalités dans l’élaboration des discours sur le cardinalat. Enfin, une dimension importante de cet élargissement du questionnement tient à la prise en compte des discours critiques des cardinaux, établissant un anti-modèle, voire niant toute pertinence à la réflexion sur ce sujet. Enfin, cette rencontre ne souhaite pas se restreindre aux questions théoriques. Elle entend discuter le rapport entre les normes et les pratiques. Il semble que bien souvent les écrits sur les cardinaux entérinent de fait des évolutions et tentent, a posteriori, de les justifier ou de les condamner. Au contraire, il faudra aussi mesurer les effets éventuels que certains textes, notamment normatifs, ont pu avoir sur le comportement des cardinaux.

Modalités pratiques :
Le colloque se tiendra à l’École française de Rome, les jeudi 23 et vendredi 24 mai 2024. Il est financé par l’École française de Rome, l’Université de Tours, le Centre d’Études Supérieures de la Renaissance, le Comité pontifical des sciences historiques et le laboratoire Droit & Sociétés Religieuses (Université Paris-Saclay). Les communications pourront être en français, en italien ou en anglais. Les propositions de communication (max. 3000 signes espaces compris, en français, en italien ou en anglais) sont à envoyer aux organisateurs (jean.senie@univ-tours.fr et pierrebenigne.dufouleur@efrome.it) jusqu’au 1er novembre 2023. Les participants bénéficieront d’un hébergement à Rome, ainsi que d’une contribution aux frais de transport.


Comité d’organisation :
– Pierre-Bénigne Dufouleur, membre de l’École française de Rome
– Jean Sénié, maître de conférences à l’Université de Tours – CESR
Comité scientifique :
Étienne Anheim, Agostino Paravicini Bagliani, Élisabeth Crouzet-Pavan, François Jankowiak, Alexander Koller, Claudia Märtl, Laura Pettinaroli, Olivier Poncet, Alain Tallon, Maria Antonietta Visceglia.

Appel à communication – Antiquaires voyageurs (XVIe-XIXe siècles)

Du 26 au 28 juin 2024 à l’Academia Belgica et l’Ècole française de Rome.

Les propositions de communication (25 minutes) donneront un aperçu de la contribution envisagée (200-300 mots), accompagnées d’un titre, d’une courte bibliographie et d’une brève présentation biographique. Elles sont à faire parvenir d’ici le 31 juillet 2023 à haude.morvan@u-bordeaux-montaigne.fr et veronique.krings@univ-tlse2.fr.

Le comité scientifique sera sensible à la nature du dossier documentaire qui sera étudié : il privilégiera les dossiers complets et diversifiés permettant d’appréhender au mieux la « matérialité » du savoir et la gestion des données par l’antiquaire. Un retour sur la proposition sera donné pour le 30 septembre 2023.

Les récits de voyage suscitent l’intérêt continu d’une large communauté scientifique. Les sources viatiques documentent l’histoire du regard et de la constitution du goût, ainsi que celle des savoirs, des sciences naturelles à l’archéologie, en passant par l’ethnologie et l’histoire des textes. Elles constituent par ailleurs pour l’archéologue, l’historien de l’art et l’historien des témoignages sur des œuvres et des textes perdus, ainsi que des documents précieux sur la constitution des collections. Le colloque « Antiquaires voyageurs » entend focaliser le regard sur les liens entre les voyages d’antiquaires européens entre la Renaissance et le XIXe siècle, et la mise en forme de connaissances sur le passé antique et médiéval à travers ses vestiges matériels. Il s’agit ainsi d’interroger la pertinence d’une séparation qui est parfois établie entre « l’homme de cabinet » et « l’homme de terrain », et de réfléchir à l’insertion du voyage dans un horizon matériel, intellectuel, mais aussi imaginaire. Les relations entretenues par l’antiquaire avec le voyage sont diverses, qu’il prenne la route lui-même, qu’il fasse venir dans son cabinet des objets ayant voyagé, ou qu’il échange avec des correspondants lointains. La recherche et l’écriture constituent, en définitive, une forme de voyage mental dans le temps et dans l’espace.

Toutes les destinations retiendront l’attention, à l’exclusion des voyages à l’intérieur de la France qui s’inscrivent dans une perspective de naissance des institutions patrimoniales et des sociétés savantes. On interrogera à cet égard les notions de proximité et d’éloignement, voire l’articulation entre l’une et l’autre. En ce sens, les liens que les antiquaires entretiennent avec des correspondants à l’étranger pourront être prises en compte. La valeur attachée aux antiquités locales et lointaines, les méthodes appliquées selon les cas, l’élaboration et les mutations de normes artistiques, les ressemblances et différences entre l’antiquaire et l’amateur d’art retiendront l’attention. Les voyageurs devenus antiquaires, s’ils ne sont pas au cœur du propos, pourront être étudiés en miroir des antiquaires voyageurs.
La célébration en 2024 du tricentenaire de la parution du Supplément au livre de l’Antiquité expliquée et représentée en figures de Bernard de Montfaucon offre une invitation à réfléchir à la place des voyages dans la constitution des savoirs antiquaires. Montfaucon ne fut pas un grand voyageur, mais son séjour en Italie entre 1698 et 1701, motivé par la recherche de manuscrits pour l’édition des Pères grecs, eut un impact décisif sur ses publications ultérieures, et à coup sûr sur sa manière d’appréhender le passé.

Le terme d’« antiquaire » sera au cœur du propos. Comment les voyageurs érudits se définissent-ils eux-mêmes ? Comment conçoivent ils la complémentarité de l’enquête de terrain et du travail en cabinet ? Quelles « antiquités » recherchent-ils et regardent-ils ? Les communications pourront proposer un éclairage sur un antiquaire en particulier. Si plusieurs figures ont fait l’objet d’approches monographiques, de nombreuses personnalités restent encore à étudier. Elles pourront également s’intéresser à un groupe d’érudits, par exemple aux études antiquaires développées par certains ordres religieux (mauristes, jésuites…), considérant ainsi les conditions du travail érudit liées pour part à une appartenance. Les communicants sont également incités à s’intéresser à la réception d’un objet ou monument en particulier, au « voyage » d’un objet entre collections et publications, dans la veine des « biographies d’objet ». Si les organisateurs attendent des communications portant sur les voyages en Europe ou en dehors, la question de l’exotisme ne sera pas prise en compte en tant que telle. Le champ chronologique est limité aux XVIe-XIXe siècles, mais les phénomènes de continuité et de rupture entre les époques antérieures et postérieures pourront être abordés afin d’interroger justement la notion de « modernité ». Les organisateurs invitent les participants à réfléchir à trois axes en particulier :

1- Les conditions du voyage antiquaire. Les motivations du voyage, officielles ou non, parmi lesquelles l’érudition n’a pas nécessairement la première place, induisent des destinations, des itinéraires. Les érudits préparent leur voyage, notamment par la lecture de textes anciens ou modernes, parfois accompagnés d’illustrations, qui contribuent à forger leur imaginaire. À travers ces lectures, comment les antiquaires voyageurs s’inscrivent-ils dans les pas de leurs prédécesseurs, de Pausanias jusqu’à leurs contemporains ? Comment leur savoir se nourrit il des échanges avec des locaux, érudits ou non ? La documentation permet-elle de mettre en lumière les nombreux intermédiaires oubliés (ambassadeurs, interprètes, ouvriers, marchands de bazar, vendeurs, dessinateurs, etc.) ou encore le regard des autochtones sur ces antiquaires voyageurs ? Quels rapports entretiennent-ils avec les différentes échelles de pouvoir ? Dans quelles mesures ces voyages antiquaires sont-ils sources de légitimation et participent d’une forme de représentation, voire d’un soft power ?

2- Le rapport aux objets et aux monuments. Quelles caractéristiques des objets et monuments conditionnent l’intérêt de l’antiquaire ?  ’ancienneté ? La beauté ? Le caractère intègre ou l’état de ruines ? L’objet mobile est-il recherché pour sa valeur marchande, pour être emporté, collectionné, exposé dans un cabinet ou un musée ? Objets et monuments sont-ils contextualisés plus largement dans un paysage ? Quels techniques et instruments sont mis en œuvre sur le terrain (estampage pour les inscriptions, levés topographiques, calcul des distances et des mesures, croquis…) ? Comment passe-t-on des notes de terrain à la publication ?

3- Réseaux et carrières. Contrairement à l’image de l’érudit enfermé dans sa « tour d’ivoire », l’antiquaire n’évolue pas seul et doit donc être compris dans ses réseaux, à différentes échelles géographiques. Le terrain d’étude est le lieu de rencontres et de collaborations, mais aussi de rivalités et de concurrences. Il s’agira ainsi d’étudier le rôle des voyages dans les carrières et dans la constitution de réseaux. Comment l’antiquaire voyageur est-il perçu dans son milieu ? Comment est-il représenté (que l’on songe aux portraits, individuels ou de groupe, comme la Society of Dilettanti de Joshua Reynolds) ? 

 

Conférence – Micro/Macro. L’échelle des œuvres d’art au Moyen Âge, par Jean-Marie GUILLOUËT (Université de Bourgogne, Dijon)

Quand ? 15 mai 2023, de 18h – 20h

Où ? ULiège – Salle Académique, Place du XX-Août, 7 4000 Liège

Cette conférence est la cinquième du cycle de conférences 2022-2023 organisé par l’Unité de recherches Transitions.

Note importante : cette conférence étant la dernière du cycle, elle se tiendra exceptionnellement un lundi et en la salle académique. Un moment de convivialité suivra la conférence, au cours duquel un verre de l’amitié vous sera offert.

Informations

Conférence – Excellences et performances des entreprises et du système économique italien, par Pier Attinio FORLANO (Consul général d’Italie) et Dominique PETTA (Consul honoraire d’Italie)

Quand ? 10 mai 2023 de 17h00  à 18h00

Où ? ULiège, Salle R/100 (3-5 Place Cockerill à 4000 Liège)

Entrée libre mais inscription souhaitée : gianluca.valenti@uliege.be

Une conférence de Pier Attinio Forlano (consul général d’Italie) et Dominique Petta (consul honoraire d’Italie).

Pier Attinio Forlano est un diplomate professionnel motivé et dévoué, avec une expérience de travail de 34 ans au cours de laquelle il a occupé des postes dans 4 ambassades (Bulgarie, Malte, Afrique du Sud et Australie) et deux Consulats. Il est Consul Général auprès du Consulat Général d’Italie a Charleroi depuis le 21 septembre 2021.

Détenteur d’un diplôme en dessin industriel et bâtiments, Dominique Petta a, contre toutes attentes, débuté sa carrière par la création d’un laboratoire dentaire aux côtés de son épouse, dentiste. Par la suite, il collabore avec des groupes internationaux pour l’importation et la distribution de textile. Aujourd’hui, tout en occupant la tête de 4m Group, Dominique Petta se consacre à son rôle de Consul honoraire d’Italie pour les provinces de Liège et de Luxembourg.

Informations

Conférence – séance conclusive du cycle “Expérience : théologie et image entre Moyen Âge et Époque Moderne”

Cette conférence conclusive du cycle « Expérience : théologie et image entre Moyen Âge et Époque Moderne » accueillera les interventions de Messieurs Werner G. Jeanrond et Ralph Dekoninck.

Werner G. JEANROND, Professeur émérite de théologie systématique responsable de la dogmatique à l’Université d’Oslo

The Contribution of Theology to the Understanding of Religious Experience and Expression

Ralph DEKONINCK, Professeur d’histoire de l’art à l’Université Catholique de Louvain

Artem experiential fecit. Expérience mystique et expérience esthétique au premier âge moderne

La séance se tiendra le 23 mai 2023 en personne et en ligne à l’Institut National d’Histoire de l’Art (2, rue Vivienne / 6, rue des Petits-Champs, 75002 Paris, 1er étage) de 18h00 à 20h00 en salle Giorgio Vasari ou via ce lien.

Journée d’études – Practices of Copying and Imitation in Early Modern Architecture (1400-1700)

Quand ? 15 et 16 juin 2023

Où ? VANDENHOVE Center for Architecture and Arts (Ghent, Belgium)

Organisateurs : Elizabeth Merrill (UGent) et Nele De Raedt (UCLouvain)

Présentation

This international conference starts from the premise that practices of imitation and copying were integral to the making of architecture in early modern Europe. Theoretical discourses of the period posited that architecture was an art in constant evolution based on imitation (imitatio). Extending from classical rhetoric, imitation was said to entail an element of invention, which allowed for the adaptation and skilled use of models. Following this formulation, scholars of early modern architecture have written extensively about the numerous parallels between literary and architectural theory, mining the former in devising frameworks for the conceptualization of architecture.

By contrast, this conference seeks to direct attention to verifiable practices and material documentation of copying and imitation in the workshop and on the building site, and how this evidence sheds new light on the production of architecture. Individual conference papers address commonplace processes of copying and imitation, as manifest in techniques of traced drawing, the manipulation of models, the casting of ornaments, writing on architecture, and the reproduction of decorative details. In considering copying and imitation as part of routine practice, often motivated by needs of economy, efficiency, and scale, the conference aims to better understand the driving forces that enabled the rich and varied architectural culture of the early modern period.

Programme et inscriptions

Conférence – Aux origines des révolutions médiatiques : l’ère numérique au prisme de l’avènement de l’imprimerie par Renaud Adam

MERCREDI 3 MAI 2023 À 17 HEURES
NAMUR – PALAIS PROVINCIAL – SALLE DU CONSEIL PROVINCIAL.
 
L’année 2023 marque la célébration du 550 e anniversaire de l’ouverture des premières imprimeries des anciens Pays-Bas, simultanément à Alost et Utrecht en 1473. Sans le savoir, les habitants de ce territoire venaient d’entrer dans l’ère typographique. Cette transition est d’ailleurs considérée comme l’une des balises majeures du basculement de l’Europe dans l’époque moderne. L’avènement de la technologie du numérique il y a quelques décennies provoqua également des mutations sans précédent pour nos sociétés, mais force est de constater que l’on peine actuellement à prendre toutes les mesures de ces bouleversements et à en saisir toute la perplexité. Notre manque de recul explique en partie cette incompréhension. C’est pourquoi le balisage des mécanismes sous-jacents qui accompagnèrent la première grande révolution du livre devrait permettre de contribuer à éclairer les métamorphoses de notre époque, avec la volonté de rendre le passé disponible à la compréhension du présent. Avec ce cours-conférence, nous nous proposons de revenir sur ces enjeux et, partant, de disséquer les grandes séquences de ces deux révolutions médiatiques pour tenter d’y repérer les tendances communes ainsi que les éventuelles dissonances.
 

Conférence – Upcoming talk by Marius Buning: Printing privileges in the seventeenth-century Dutch Republic

On 4 May (2pm, Library lab Magnel), Marius Buning will give a talk that may be of interest to GEMS members:

Controlling information flows: Printing privileges in the seventeenth-century Dutch Republic

This paper presents an analysis of printing privileges in the seventeenth-century Dutch Republic. It investigates the impact these privileges had on the dissemination of information, the development of the Dutch printing industry, and the types of publications that were produced. Whereas privileges are often seen of legal means that were primarily important for the local market, this paper will show that the ‘local’ cannot be seen in isolation from intra- and pan-European connections. It thus ties in with a broader discussion of the relationship between knowledge and power in the early modern period, and provides a good starting point for understanding the framework and objectives of the ERC-funded project Before Copyright, which I am currently leading at the University of Oslo.

Biography

Marius Buning (Ph.D, European University Institute, 2013) is Associate Professor of Early Modern History at the University of Oslo, Norway. His research interests focus on the nature of intellectual property and the role of the state in shaping notions of scientific and technological progress. Since 2022, he is the PI of the ERC project “Before Copyright: Printing privileges and the politics of knowledge in early modern Europe”.

Journée d’études – AUTOUR DU CHR IST AU J A R D I N D ES OLI V IE R S

19 AVRIL 2023, UCLouvain (aud. MORE 54), 13h30-17h30

Réunissant exégètes, historiens et historiens de l’art, cette journée d’étude cherche à cerner les particularités de l’exégèse artistique du thème du Christ au Jardin des Oliviers à partir de l’examen de quelques œuvres majeures (Bellini, Le Greco, Philippe de Champaigne, Poussin, Delacroix, Goya, notamment) mises en rapport avec la tradition exégétique littéraire.

Programme

13h30 Régis Burnet (UCLouvain) : « Gethsémani : éléments pour une exégèse visuelle »

14h15 Pierre-Antoine Fabre (EHESS, Paris) : « Retour au Jardin des Oliviers »

15h30 Frédéric Cousinié (Université de Rouen) : « De la subjectivation : le Christ au Jardin des Oliviers (Paris, c. 1627-1628) »

16h30 Matthieu Somon (UCLouvain) : « Le Jardin des Oliviers et ses figures comme formes du doute »

Organisation et contact : Matthieu Guy Michel Somon (matthieu.somon@uclouvain.be)

Informations

Conférence – Keeping Flowers Between the Pages: Upcoming Talk by Jessie Wei-Hsuan Chen

Keeping Flowers Between the Pages: “Preserving” Rare and Curious Flowers through Florilegium Images in the Seventeenth Century

On 27 April (2-4pm), Jessie Wei-Hsuan Chen (Utrecht University) will give a talk on the pictorial genre of florilegium. The talk, which is co-organized by GEMS and Sarton Centre, will take place in the Magnel library lab (LWBIB, Rozier 44).

The pictorial genre of the florilegium is commonly used to address a collection of flower images from the long seventeenth century (c. 1575-1725). The flowers featured in florilegia are usually those that were regarded as rare and curious by plant lovers living north of the Alps. Among which are the then newly introduced species and/or varieties from southern Europe and the Mediterranean, Asia Minor, and the Americas, as well as double flowers and new color variations that were products of mutation and hybridization. This paper explores the use of the genre as a way to “preserve” these rare and curious flowers in the seventeenth century. Florilegium images have long been sandwiched between sixteenth-century herbal illustrations and seventeenth-century flower still lifes and seen as a bridge between art and science. This paper, however, turns to a less considered and seemingly unrelated genre: the hortus siccus or the herbarium with dried plants, which had comparatively fluid functions and conventions in the early modern period. This work in progress analyzes how decorative flowers were presented and arranged in selected seventeenth-century florilegia and herbaria. By considering what can and cannot be preserved through dried specimens, this paper aims to better understand the use of florilegium images and their strengths to “preserve” and represent certain flower characteristics.

Conférence – Expérience : théologie et image entre Moyen Âge et Époque Moderne

La quatrième séance du cycle de conférences “Expérience : théologie et image entre Moyen Âge et Époque Moderne”, sera consacrée aux rapports entre arts et liturgie.

Conférenciers :  Alain Rauwel (professeur agrégé à l’Université de Bourgogne, EHESS) et Émilie Chedeville (docteure de Paris 1, post-doctorante à l’Université de Normandie)

Cette séance se tiendra le vendredi 7 avril en personne et en ligne à l’Institut National d’Histoire de l’Art (2, rue Vivienne / 6, rue des Petits-Champs, 75002 Paris, 1er étage) de 18h00 à 20h00 en salle Giorgio Vasari ou via ce lien : 

https://pantheonsorbonne.zoom.us/j/98776093500?pwd=bncxVytFMjAxdDJzTkRtV3Zyd3hjQT09

 

Colloque – “Paysages-catastrophes (XVIe-XXIe siècle) : ce que la guerre fait au paysage”

Bruxelles, ULB, 26-28 avril 2023

Dans le cadre d’un projet multidisciplinaire mené entre l’Université de Montréal, l’Université de Genève et l’Université libre de Bruxelles (G3 de la Francophonie), ce colloque a pour objectif de réunir des chercheurs de différentes disciplines souhaitant discuter des questions que soulèvent les liens entre les notions de paysage et les effets que sont susceptibles de produire la guerre sur celles-ci. Ces questions n’ont pas seulement à être posées dans des discours et des théories ; elles nourrissent également un véritable imaginaire de la catastrophe, s’incarnant dans des lieux et des représentations ; des lieux naturels et urbains marqués par la guerre et les conflits armés, mais aussi des représentations : des images fixes (peintures, estampes) ou mobiles (spectacles, performances, films), en passant par les univers sonores et les jeux vidéo. Que la guerre soit figurée, écoutée, projetée, voire rendue invisible, nul besoin de souligner qu’elle invite constamment à repenser la problématique du paysage, qu’il soit visuel, architectural, sonore ou ludique. Dans le sillage des Disaster Studies, le projet dans lequel s’inscrit ce colloque a pour ambition d’instaurer le concept de « paysage-catastrophe », et fait le choix d’une perspective globale sur la longue durée. Ce projet abordera le paysagecatastrophe dans toute sa diversité thématique, géographique et historique — paysages sublimes, « apocalypses urbaines », Trümmerfilme, films et jeux « apocalyptiques » ou « post-apocalyptiques », disaster et nuclear movies, musique bruitiste et noise music, etc. —, en mobilisant de nombreuses sources — peintures, estampes et photographies, architectures, plans urbains et cartes, jardins, ex-votos, guides et récits de voyages, ego-documents, correspondances, art sonore, etc. Outre le colloque de Bruxelles en 2023, deux autres événements scientifiques se tiendront à Genève et à Montréal en 2024.

Comité organisateur

Richard BÉGIN (Université de Montréal), Jan BLANC (Université de Genève), Ralph DEKONINCK (Université catholique de Louvain), Sébastien DUBOIS (Université Saint-Louis Bruxelles), Christophe LOIR (Université libre de Bruxelles), Denis RIBOUILLAULT (Université de Montréal)

Programme

Mercredi 26 avril (Grand-Place, Hôtel de Ville de Bruxelles, Salle de la Milice, accès par la porte située sous l’horloge de la façade Grand-Place)

18h00 Conférence inaugurale de Hervé DRÉVILLON (Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne), Tactiques, opératiques et stratégies des espaces et de leur bombardement, 1688-1841

Jeudi 27 avril (Université libre de Bruxelles, Campus ULB-Solbosch, Bâtiment S, 15e étage, Salle Henri Janne, avenue Jeanne 44 à 1050 Bruxelles)

9h15 Accueil 

9h45-10h15 Introduction 

Séance 1 (président de séance : Christophe LOIR, Université libre de Bruxelles) 

10h15-10h45 : Philippe BRAGARD (Université catholique de Louvain), Les sièges de places fortes et les destructions dans l’estampe (XVIIe-XIXe siècles)

10h45-11h15 : Léna BROGNON (Université libre de Bruxelles), L’intégration de la sépulture de catastrophe dans le paysage mémoriel belge au XIXe siècle. Le charnier de la place des Martyrs à Bruxelles

Débats 

Repas

Séance 2 (président de séance : Jan BLANC, Université de Genève) 

13h30-14h00 : Béatrice DENIS (Université de Montréal), Eylau ou le prototype du paysage-catastrophe militaire. Un dessin de Louis-François Lejeune

14h00-14h30 : Noémi DUPERRON (Université de Genève), Le théâtre d’une guerre perdue: utopies de Troie dans les arts (XVIe-XVIIIe siècles)

Débats 

Pause

Séance 3 (président de séance : Denis RIBOUILLAULT, Université de Montréal) 

15h30-16h00 : Adnen EL GHALI (Université de Carthage), Conflits internationaux, représentations diplomatiques et paysages urbains : l’impact des guerres sur le quartier consulaire de Tunis (XVIe-XVIIIe siècle)

16h00-16h30 : Marian GATES (UQÀM – Montréal), La représentation de paysages-catastrophes en art contemporain : luminosité, sonorité et textile au coeur de la commémoration

Débats

Vendredi 28 avril (Université libre de Bruxelles, Campus ULB-Solbosch, Bâtiment S, 15e étage, Salle Henri Janne, avenue Jeanne 44 à 1050 Bruxelles)

8h45 Accueil 

Séance 4 (président de séance : Philippe BRAGARD, Université catholique de Louvain) 

9h00-9h30 : Cecilia PAREDES (Université libre de Bruxelles), L’explosion du paysage. Les tapisseries de la bataille de Pavie

9h30-10h00 : Natasja PEETERS et Sandrine SMETS (War Heritage Institute, Bruxelles), Impact maximal. Témoigner de la destruction: le Panorama de la bataille de l’Yser (1920/21) d’Alfred Bastien

Débats 

Pause

Séance 5 (président de séance : Ralph DEKONINCK, Université catholique de Louvain) 

11h00-11h30 : Pierre-Alain TALLIER (Archives générales du Royaume et Archives de l’État dans les provinces), L’impact environnemental et paysager des deux guerres mondiales sur les bois et forêts en Belgique

11h30-12h00 : Delphine SCHREUDER (Université catholique de Louvain), Le paysage théâtre de la guerre. La peinture de bataille topographique au XVIIe siècle

Débats 

Repas

Séance 6 (président de séance : Jan BLANC, Université de Genève) 

14h00-14h30 : Olivier SÉGUIN-BRAULT (Université du Québec à Rimouski). Le complexe d’Arché ou l’épreuve des ruines

14h30-15h00 : Anna PERREAULT (Université de Montréal), L’Isole famose, porti, fortezze e terre marittime (ap. 1574) : le paysage méditerranéen comme theatrum belli

Débats 

Pause

16h00 Table-ronde Paysages-catastrophes (XVIe-XXIe siècle) animée par Richard BÉGIN (Université de Montréal), Jan BLANC (Université de Genève), Christophe LOIR (Université libre de Bruxelles), Denis RIBOUILLAULT (Université de Montréal).

 

Conférence – “Les images et les mots. Le tournant iconique de la Bildwissenschaft” par Maud Hagelstein (FNRS-ULIège) et Céline Letawe (ULiège)

Ce séminaire aura lieu le vendredi 14 avril, de 14h30 à 16h30 à l’UCLouvain (local SOCR 24, collège Mercier, Place Cardinal Mercier à Louvain-la-Neuve).

Dans cette conférence de Maud Hagelstein et Céline Letawe, on reviendra sur le débat des années 1990 autour de l’Iconic turn, dont les enjeux critiques ont profondément marqué le développement de la “science de l’image” allemande. On analysera la manière dont ce débat programmatique a cherché à opposer mais parfois aussi à articuler les forces respectives des images et des mots. Pour des raisons diverses (obstacle de la langue, hermétisme des débats, dispersion des positions), la Bildwissenschaft reste encore peu connue dans les milieux francophones. Cette conférence sera l’occasion de présenter une anthologie récemment dédiée à ce courant, en réfléchissant aux enjeux du travail de traduction.

Conférence – “Il ne sera jamais Dames siennoises que je n’imortalize vostre nom…”: actions et redéfinition du rôle et du statut des femmes dans le siège de Sienne (1554-1555) par Benjamin Deruelle

Le mardi 18 avril de 16h15 à 18h15 au LECL 62 (UCLouvain). Possibilité de suivre la conférence par Teams.

Du siège de Sienne, l’historiographie a retenu le terrible épisode des bouches inutiles, la cohésion et la résistance héroïque du peuple, ainsi que l’action déterminante des Siennoises. Derrière le masque de l’exceptionnelle participation des femmes à la défense des libertés républicaines, se cachent cependant les transformations sociales et politiques induites par l’état de siège. C’est sur la manière dont ce dernier redéfinit le rôle, voire le statut, des femmes dans une ville devenue l’enjeu du dernier grand conflit des guerres d’Italie que s’interroge Benjamin Deruelle dans cette intervention.

 

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